Les traumatismes s’inscrivent dans l’ADN

Des chercheurs de l’Université de Genève on fait cette découverte étonnante.

On savait que les abus subis laissaient des séquelles psychiques chez les victimes. On apprend aujourd’hui qu’ils laissent également une trace biologique dans leur ADN, une trace que ces chercheurs sont même parvenus à mesurer.

Maltraitances, viols autant de traumatismes qui laissent des traces, et pas seulement psychiques.

Certaines de ces victimes consultent en psychiatrie. Elles ont accepté de donner leur sang pour analyse, pour aller chercher s’il y avait en quelque sorte des cicatrices sur l’ADN, des événements vécus par ces personnes qui pouvaient être des abus, de la maltraitance ou des circonstances de vie assez difficiles, plutôt dans l’enfance.

Dans l’ADN, les chercheurs isolent un gène, celui qui répond à un stress très fort, résultant d’un traumatisme. Un traumatisme que les patients décrivent en répondant à un questionnaire.

Ce qui est incroyable, c’est qu’au niveau de l’ADN extrait du sang des patients, on a trouvé que proportionnellement à ce qu’ils avaient subi, on trouvait des modifications chimiques de leur ADN. Donc vraiment que cette cicatrice était mesurable.

Le traumatisme s’inscrit donc dans notre génome et sa trace survit à chaque division cellulaire. Chez les humains comme chez les souris, elle se transmet jusqu’à trois générations au moins.

Très récemment, on a eu cette situation : grand-mère, mère-fille. La grand-mère a un mari qui a violé la fille et de là est issue une petite fille, donc le produit de l’inceste.

On a fait une analyse de métillation sur ces trois générations et on observe que celle qui a la cicatrice la plus grande, c’est bien la petite fille qui est donc le fruit de l’inceste.

Le gène de la grand-mère, profondément choquée, est moins marqué que celui de la mère qui a subi le viol. Mais la petite fille qui n’a jamais été violée, porte la plus grande cicatrice.

Mais il y a une « bonne nouvelle ».

Cette trace, on peut l’effacer par les médicaments et les thérapies.

Encore une raison s’il était nécessaire de soigner les traumatismes pour les effacer dans notre tête et dans notre ADN.