Psychosomatique : quand le corps parle le langage des émotions

Philippe Barrau, psychopraticien et thérapeute psycho-énergétique à Saint-Rémy-de-Provence.
Psychosomatique : quand le corps parle le langage des émotions
🌿 Introduction
Le corps et l’esprit ne sont pas deux réalités séparées. Chaque émotion, chaque pensée, chaque vécu laisse une empreinte dans le corps. La psychosomatique explore cette relation intime entre les expériences intérieures et leurs manifestations physiques — non pas pour “psychologiser” la maladie, mais pour écouter ce que le corps cherche à exprimer.
Dans ma pratique, j’observe chaque jour combien les troubles physiques sont souvent porteurs d’un message émotionnel ou symbolique, parfois inconscient, mais toujours cohérent. Loin de toute opposition entre “corps” et “psyché”, la psychosomatique nous invite à retrouver une unité intérieure, où le symptôme devient un langage du vivant.
“Le corps dit souvent ce que la bouche tait.”
🧠 1. Qu’est-ce que la psychosomatique ?
Le terme psychosomatique vient du grec psyche (âme, esprit) et soma (corps). Il désigne l’étude des interactions entre la vie psychique et le fonctionnement biologique.
Dans cette perspective, le corps n’est pas un simple réceptacle des déséquilibres émotionnels : il est partie prenante du processus d’expression et d’autorégulation.
Les recherches en neurosciences, en médecine intégrative et en psychologie confirment aujourd’hui ce que les traditions thérapeutiques savaient depuis longtemps :
le corps et la psyché dialoguent en permanence, dans une boucle d’informations continues.
La psychosomatique moderne se situe donc à la croisée de la médecine, de la psychologie et des approches énergétiques — un territoire où le symptôme devient une voie de connaissance.
🌬️ 2. L’histoire et les fondements de la pensée psychosomatique
Les origines de la pensée psychosomatique remontent aux premières observations médicales du XXe siècle.
Des chercheurs comme Georg Groddeck, Franz Alexander, Pierre Marty ou encore Michel Sapir ont montré que certains troubles organiques pouvaient être compris à la lumière du vécu émotionnel et des conflits inconscients.
📜 Quelques repères :
- Georg Groddeck (1917) – pionnier de la médecine du corps vécu : “Toute maladie est une expression du ça.”
- Franz Alexander (1950) – à l’origine de la psychosomatique de Chicago, relie émotions réprimées et dérèglement neurovégétatif.
- Pierre Marty (1963) – fondateur de l’école française de psychosomatique, insiste sur le rôle du “fonctionnement mental opératoire” (pensée coupée des émotions).
- Virginia Henderson (1955) – propose dans son modèle des besoins fondamentaux une approche humaniste du soin où l’équilibre psychique et corporel sont indissociables.
Ces approches ont ouvert la voie à une médecine plus globale, qui reconnaît la dimension émotionnelle et symbolique du corps.
💫 3. Le corps comme messager
Le corps a sa logique propre : il exprime ce que la conscience n’arrive pas encore à formuler.
Les symptômes deviennent alors une mise en forme de ce qui cherche à être entendu.
- Un trouble digestif peut traduire une difficulté à “digérer” une situation.
- Une douleur dans la gorge peut parler d’une parole retenue.
- Une tension musculaire peut exprimer une peur ancienne ou un besoin de contrôle.
Ces correspondances ne sont pas des “symboles magiques”, mais des métaphores du vécu intérieur. Elles permettent d’approcher le corps non pas comme un ennemi à combattre, mais comme un partenaire d’évolution.
“Le symptôme n’est pas l’ennemi, il est le messager de ce qui aspire à être réintégré.”
🔬 4. Les fondements scientifiques contemporains
Aujourd’hui, la science explore de plus en plus finement les mécanismes physiologiques du lien corps-esprit :
🧠 Neurosciences et émotions
Les travaux d’Antonio Damasio (L’Erreur de Descartes, 1994) ont montré que les émotions participent directement à la régulation biologique. Elles influencent les circuits du système nerveux autonome et la libération hormonale (adrénaline, cortisol).
❤️ Psychoneuroimmunologie
Ce champ de recherche, initié par Robert Ader (1975), a démontré l’interdépendance entre système nerveux, système immunitaire et émotions.
Le stress chronique ou la répression émotionnelle peuvent affaiblir les défenses immunitaires et favoriser l’inflammation.
🧘♀️ Médecine intégrative
De nombreuses études (p. ex. Davidson & Kabat-Zinn, 2003, Psychosomatic Medicine) montrent que la pleine conscience, la méditation ou la régulation émotionnelle ont un effet mesurable sur le bien-être psychique et les marqueurs physiologiques du stress.
Ces découvertes rejoignent la vision de la psychosomatique : le corps est un système vivant, sensible à nos émotions et à notre histoire.
🌸 5. La psychosomatique dans la pratique thérapeutique
Dans mon approche, la psychosomatique n’est ni une théorie, ni une explication, mais un chemin d’écoute.
Elle permet de mettre des mots, de la conscience, et de la douceur sur ce que le corps exprime à sa manière.
Une séance peut s’articuler autour de :
- l’identification du symptôme et de son contexte émotionnel,
- l’exploration du vécu associé (images, souvenirs, sensations),
- la mise en mouvement de l’énergie bloquée à travers la parole, la respiration, ou un travail psycho-énergétique.
Cette démarche allie accueil psychique, régulation énergétique et respect du corps. Elle vise non pas à “supprimer le symptôme”, mais à en transformer le sens.
“Guérir, c’est redevenir entier.”
🔹 6. L’apport de la thérapie psycho-énergétique
Les émotions non exprimées laissent souvent une empreinte énergétique.
En associant la psychosomatique et la thérapie psycho-énergétique, il devient possible de travailler à plusieurs niveaux :
- le mental (prise de conscience, compréhension),
- l’émotionnel (libération, acceptation),
- l’énergétique (remise en circulation du flux vital).
Cette approche intégrative rejoint la vision des méridiens et du système nerveux autonome : lorsque le flux est rétabli, le corps retrouve sa capacité naturelle d’autorégulation.
“Le soin, c’est permettre au corps de redevenir intelligent.”
🌾 7. Quelques repères cliniques
De nombreux cas cliniques illustrent ce lien corps-esprit :
- Une migraine récurrente apaisée après reconnaissance d’un conflit intérieur.
- Des douleurs abdominales s’allégeant après l’expression d’une colère contenue.
- Une sensation d’oppression thoracique disparaissant lorsque la personne retrouve le droit de respirer librement, symboliquement et physiologiquement.
Ces transformations ne relèvent pas du miracle, mais d’un processus naturel d’intégration émotionnelle — celui par lequel la conscience rencontre enfin ce que le corps portait seul.
🌺 8. Psychosomatique et besoins fondamentaux
Les travaux de Virginia Henderson sur les besoins fondamentaux rejoignent la psychosomatique :
chaque déséquilibre psychique ou physique peut être vu comme l’expression d’un besoin vital non satisfait : sécurité, appartenance, autonomie, repos, reconnaissance, amour, sens.
La restauration de la santé passe souvent par la reconnaissance de ces besoins et la possibilité de les vivre en conscience.
Cette approche humaniste remet la personne au centre du soin, dans une dynamique de responsabilité et de douceur envers elle-même.
💬 9. La place du sens dans le soin
Le symptôme devient porteur de sens dès lors qu’on lui laisse la parole. Il ne s’agit pas d’y “voir un message caché”, mais d’ouvrir un espace où le corps et la conscience peuvent dialoguer.
“Le corps n’est pas un obstacle à la guérison, il en est la voie.”
Cette reconnaissance du sens permet de redonner du souffle, du mouvement, et de la vie là où il y avait tension, résistance ou oubli de soi.
🌸 Conclusion – Le corps comme chemin de conscience
La psychosomatique nous invite à une vision unifiée du soin :
celle où le corps, loin d’être une simple mécanique, devient un espace d’intelligence vivante, en dialogue constant avec la psyché et l’énergie.
Elle rejoint naturellement la thérapie psycho-énergétique : écouter le corps, c’est écouter la vie en soi — c’est retrouver la possibilité d’habiter son existence dans la paix, la présence et la confiance.
“Le corps sait.
Il nous rappelle sans cesse à ce que nous avons oublié de sentir.”
🔎 Références scientifiques principales
1- Damasio A. (1994). L’Erreur de Descartes. Émotion, raison et cerveau humain. Paris : Odile Jacob.
2- Ader R., Felten D., Cohen N. (1995). Psychoneuroimmunology. Academic Press.
3- Davidson R. & Kabat-Zinn J. (2003). Alterations in brain and immune function produced by mindfulness meditation. Psychosomatic Medicine.
4- Marty P. (1963). La Psychosomatique de l’adulte. Paris : PUF.
5- Henderson V. (1955). Basic Principles of Nursing Care. ICN Publications.
📍 Informations pratiques
📍 Cabinet à Mas-Blanc-des-Alpilles près de Saint-Rémy-de-Provence
💬 Séances en présentiel ou à distance
💠 Approche : psychosomatique, psycho-énergétique et centrée sur les émotions









